Durant le tournage du chef d’œuvre de 1979, le réalisateur, Francis Ford Coppola a perdu plus de quarante kilos, a menacé plusieurs fois de se suicider et est même devenu épileptique. Si le film narre une partie de la guerre du Viêt-Nam, le tournage en lui-même fut un véritable champ de bataille.
Petit résumé de l’histoire
Alors que les Etats-Unis terrorisent le Viêt-Nam, le capitaine Willard est envoyé dans un endroit encore plus dangereux que les zones de combat. Accompagné de quelques soldats atypiques, il traverse une partie du Viêt-Nam pour effectuer sa mission : tuer le colonel Kurtz. Celui-ci est un gourou charismatique retiré au fond de la jungle, ayant quitté les rangs depuis des années et menant sa propre guerre avec des méthodes singulières. Willard et ses hommes suivent un périple semé d’embûche pour approcher cet homme en proie à la folie. Qui est réellement le plus fou dans cette guerre où la mort a triomphé de la raison ?
Des conditions climatiques plus que défavorables
Si l’histoire est censée se dérouler dans la province vietnamienne, les studios décidèrent de localiser le tournage aux Philippines… peut-être à tort puisqu’ils y rencontrèrent un charmant habitant local : un ouragan. Il va sans dire que celui-ci importa une partie des décors. La chaleur et l’humidité dont souffrait l’équipe du tournage font alors pâle figure. Prévu pour durer un mois et demi, le tournage s’étala sur 16 mois.
Des acteurs ingérables
Marlon Brando avait pratiquement disparu des écrans durant la fin des années 60 pour revenir triomphant dans Le Parrain de Francis Ford Coppola. Il rejoint donc celui à qui il doit l’Oscar du Meilleur Acteur pour son interprétation de Vito Corleone, dans son projet ambitieux : Apocalypse Now. Il y interprète le magnétique colonel Kurtz, maître d’un empire à sa solde au fin fond du Viêt-Nam. Seulement, il est censé apparaître comme un homme malade, affaibli, alors imaginez la détresse de Coppola quand il le voit arriver sur le tournage pratiquement obèse. Le réalisateur change radicalement sa vision du personnage pour se plier à cette nouvelle contrainte. Evidemment, le grand Brando ne connait absolument pas son texte et avait lu en diagonale le script.
Le professionnel toutes catégories confondus des acteurs en roue libre est pourtant Dennis Hopper. Arrivant sur le tournage sous l’emprise totale de psychotropes, complètement soûl la plupart du temps, l’acteur refuse de se laver pendant 40 jours pour mieux s’imprégner de son personnage (selon ses dires). L’équipe de tournage met à sa disposition un bus, puisqu’aucun membre de l’équipe ne veut partager un seul trajet avec lui, à cause de son odeur peu séduisante.
Valse des rôles
Coppola envisageait d’abord Steve McQueen en tant que capitaine Willard. L’acteur refuse, tout comme James Caan, Dustin Hoffman, Al Pacino et Jack Nicholson. C’est donc Harvey Keitel qui obtient le rôle. Mais après deux semaines de tournage aux Philippines, Coppola le vire (à noter qu’Harvey Keitel le tient alors pour principal responsable de la fin de sa carrière). Martin Sheen, jugé convaincant lors de ses essais, devient alors le capitaine Willard.
Petits secrets à la production…
Le calvaire de Coppola ne s’arrête pas là puisqu’après quelques mois de tournage, Martin Sheen fait une crise cardiaque. L’acteur s’en sort indemne mais la production ne découvrira l’histoire que bien plus tard.
Coppola n’est pas le seul à cacher la vérité à la production, effarée de voir de jour en jour le projet délirant du réalisateur faire monter la facture. Laurence Fishburne a alors caché à toute l’équipe son véritable âge. Pour participer au film, il prétend avoir 17 ans alors qu’il n’en a que 14. Pour sa défense, il incarne merveilleusement le jeune Clean, l’illusion est totale.
Découverte macabre
Coppola prend des décisions démesurées quant aux décors du film. Il exige alors de vrais cadavres dans le repère perdu de Kurtz, sans doute par souci de réalisme. Ce choix a failli lui coûter le départ de Martin Sheen, outré par une mesure si extrême et écœurante. Mais Coppola ne prend pas en compte son avis et fait donc appel à un prétendu représentant de laboratoire médical pour satisfaire sa demande, scientifique qui se révèlera être… un profanateur de sépultures.
Un montage interminable
Si le tournage en lui-même ne fut pas un long fleuve tranquille, les équipes de montage durent elles aussi ramer pour satisfaire le réalisateur. Celui-ci décide alors de rajouter une voix-off du personnage principal, le capitaine Willard pour mieux expliquer son état d’esprit. Cependant, Martin Sheen, son interprète, n’est plus disponible. Son frère, dont la voix est presque semblable s’en chargera. Néanmoins, le montage durera 3 ans. Coppola présente la version finale dont il n’est pourtant pas satisfait, à Cannes où Apocalypse Now remporte la Palme d’Or ex-aequo. Une version longue de 50 minutes supplémentaires sortira en 2001 appelée Apocalypse Now Redux.
Malgré cette avalanche de catastrophes, le film est un chef d’œuvre inégalé du 7ème art, inoubliable, pour de nombreuses raisons que je détaillerai sans doute dans un futur article.
Pour terminer, voici une dernière anecdote, plus joyeuse cette fois-ci, que tous les fans de Star Wars apprécieront :
Petit caméo
Harrison Ford obtient un petit rôle dans Apocalypse Now, l’un de ses premiers au cinéma. Il ne passe inaperçu aux yeux de personne et surtout pas de George Lucas qui l’avait déjà dirigé par le passé dans American Graffiti. Lucas était alors envisagé pour réaliser le film mais a préféré se lancer dans la saga Star Wars dans lequel Harrison Ford interprètera l’inoubliable Han Solo. Petit clin d’œil au réalisateur, l’acteur joue un soldat dont le nom inscrit sur la veste n’est autre que… Lucas.
Dernier clin d’œil
Le film est librement tiré d’un livre nommé Au cœur des ténèbres, dont l’action se passe au Congo. Coppola y apporte de nombreuses modifications et transpose l’histoire au Viêt-Nam. Sa femme, témoin de première ligne du tournage catastrophique, décide de consacrer un documentaire à cette épopée, qu’elle nommera ironiquement… Au cœur des ténèbres.
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