Le brillant acteur américain, décédé en 1955 à 24 ans, reviendra au cinéma grâce à la magie des effets spéciaux. La technique du « full body » permettra de recréer entièrement son image à partir d’archives, à l’instar de Paul Walker dans Fast and Furious 7. Si sa famille a déjà donné l’accord, cette décision est loin de contenter tous les cinéphiles (moi la première)…
La carrière de James Dean se résume à trois films : A l’Est d’Eden, La Fureur de vivre et Giant. Pourtant son immense talent a laissé un héritage colossal, sur les futurs acteurs comme sur la jeunesse américaine de l’époque, qui s’est reconnue dans sa fougue. Il a marqué le cinéma avec ces trois films… et bientôt quatre ?
Le Hollywood Reporter a révélé que l’acteur américain, tué lors d’un accident de voiture il y a près de 65 ans, jouera un second rôle dans Fighting Jack, de Anton Ernst et Tati Golykh. Le film, bientôt en tournage est l’adaptation du livre de Gareth Crocker, et a pour décor la guerre du Viêt-Nam.
L’un des réalisateurs explique le choix de ressusciter James Dean par la formule suivante « Nous avons désespérément cherché le parfait acteur pour incarner le rôle de Rogan, qui est extrêmement complexe, et après des mois de recherches, nous avons opté pour James Dean. »
Cette décision soulève de nombreuses interrogations. Opter pour un acteur mort, certes talentueux, empêche de jeunes acteurs de tenter leur chance. De plus, utiliser l’image d’acteurs décédés pourrait devenir un business florissant, analogue aux chanteurs morts dont les enregistrements emplissent des albums posthumes. Et si ce genre de choix se faisait plus fréquent, Marlon Brando, Henry Fonda et Marylin Monroe voleraient la vedette malgré eux à de nouvelles étoiles montantes ?
Le talent de James Dean est peut-être d’avoir pu briller sur seulement trois films. Sa fulgurante ascension, stoppée par sa fin tragique, n’a que plus de valeurs au vue de sa mince filmographie. Un quatrième film risque de réduire son art à des mimiques, des expressions froides car hors contexte (les archives ont plus d’un demi-siècle).
La beauté du jeu d’un acteur ne peut pas être résumée à quelques expressions figées, son intérêt vient aussi de sa remise en question constante lors des tournages, de l’histoire personnelle propre à l’acteur et de son interaction avec les autres comédiens. Dès lors, comment recréer la spontanéité ? Des effets spéciaux peuvent-ils mimer le talent pur ?