Cette première (co)réalisation sur le deuil et l’amitié est à l’image des débuts d’été, doux, tranquilles et prometteurs. Si La Récréation de Juillet n’est pas exempt de maladresses, son charme l’emporte, séduit irrésistiblement et fait de ce film, la jolie surprise de l’été.

Gaspard, jeune prof de musique dans un collège de Paris, perd sa sœur jumelle Louise dans un accident de voiture. Quelques heures avant de mourir, Louise écrit une dernière lettre dans lequel elle le prie de réunir leur petite bande du collège quelques jours avant leur anniversaire, le 14 juillet.

Les deux jeunes réalisateurs, Pablo Cotten et Joseph Rozé, sont deux amis de longue date. C’est dans leur ancien collège qu’ils tournent ce film. On devine des liens d’amitié avec leurs interprètes, comme en témoignent plusieurs noms Cotten et Rozé au générique.

Ce petit collectif flamboyant habite le collège vide avec une joie communicative. Le scénario alterne habilement les éclats de rire et les scènes de larmes. Celles-ci restent néanmoins trop nombreuses et parfois peu claires, comme les danses en solitaire de Gaspard. Le duo de réalisateurs assume ce choix de l’empathie, même si réduire le nombre de séquences mélodramatiques aurait fait gagner le film en finesse.

Généreux, les réalisateurs le sont aussi en effets visuels, zooms à l’appui. Scruter l’émotion sur le visage de leur interprète s’apparente presque à une déclaration d’amour pour leurs acteurs. Malgré leurs jeux inégaux, la troupe d’acteurs est crédible dans la peau de ses potes séparés par la vie, heureux comme coupables de se retrouver après tant d’années.

Finalement, c’est bien ce groupe d’amis qui reste en tête plus que les légers défauts du film, égrenés ça et là. La Récréation de Juillet raconte ce moment étrange, plein de doute, mais excitant du début de l’âge adulte. L’humour de cette petite bande et leurs souvenirs universels nous rendent nostalgiques de leur adolescence pas si lointaine, rythmée par les chansons de Mika qui deviennent le son de la fin de l’enfance. Baigné dans une superbe lumière, servi par une très belle photographie, délicieusement et faussement vintage, ce film est un feu d’artifice… tout en douceur.

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